La Solitude par Thomas Hodapp

Publié le

14 mars 2022

par

Majestart

Qui que l’on soit, qu’elle soit de longue ou de courte durée, la solitude nous concerne tous. Souvent synonyme de souffrance, elle peut aussi devenir un lieu de découverte et même de rencontre.

La solitude comme lieu de souffrance

 

Etre seul, c’est être coupé des autres. Nous sommes alors privés de la possibilité de faire sortir nos émotions intérieures. Qu’elles soient joyeuses ou malheureuses, nous les gardons pour nous. Dans la solitude, nous sommes également empêchés de venir en aide aux autres. Or nous avons un élan naturel qui nous pousse à exprimer notre joie, espérant qu’elle sera profitable aux autres ou à partager nos peines pour nous en décharger. Nous sommes aussi heureux de pouvoir être là pour les autres, pour ressentir leur bonheur et soulager leur malheur. Nous sommes des êtres sociaux et la solitude nous frustre.
Pourquoi sommes-nous fait ainsi ? En tant que croyant, j’ai trouvé une réponse dans la Bible. Elle nous indique que les êtres humains ont été créés à la ressemblance de Dieu. Or Dieu aime les relations. Le Dieu trinitaire, Père, Fils et Saint-Esprit, est un être relationnel depuis toujours.
Dans le livre de la Genèse, le premier livre de la Bible, Dieu dit « il n’est pas bon que l’homme soit seul » (Genèse, chapitre 2, verset 18). Cette affirmation vient contraster avec les nombreuses évaluations « Dieu vit que cela était bon » du premier chapitre. Dans le plan de Dieu, la solitude n’a pas sa place. Nous devons donc chercher les moyens de la combler.

La solitude comme lieu d’examen

 

Un risque est de vouloir combler la solitude à n’importe quel prix. Comme la solitude nous pèse, nous faisons tout pour l’éviter : nous nous réfugions derrière nos écrans et entre nos oreillettes Bluetooth. Le divertissement nous éloigne du sentiment d’isolement mais peut aussi constituer un obstacle à la discussion avec les autres. Remplir tous nos moments de solitude par des vidéos ou des musiques nous éloigne également des aspects positifs de l’isolement.
Parfois il est nécessaire de se retrouver face à soi-même, de faire calmement le point. Dans un monde de communication instantanée, il est agréable de faire taire les sonneries et les notifications pour prendre le temps de la réflexion. Quels sont mes objectifs ? Quelles valeurs sont importantes pour moi ? Pourquoi je réagis comme cela ? Qu’est-ce qui me motive ? Qui suis-je ? Réfléchir sur sa vie, sur ses objectifs, ses projets demande un cadre paisible que l’entourage n’offre que rarement. Parfois la solitude est meilleure conseillère que la compagnie.
Si la solitude est utile pour s’examiner, il n’est pas toujours évident de faire face, seul, au résultat de l’examen. Parfois l’image que nous renvoie le miroir de la solitude n’est pas si belle. C’est souvent dans la solitude que nous osons laisser court à nos pensées et nos actes les plus mauvais car il n’y a plus le regard des autres pour nous freiner. Qui suis-je quand je suis seul ?

La solitude comme lieu de rencontre

 

C’est dans la solitude qu’on fait la connaissance avec soi. Mais c’est aussi dans la solitude qu’on rencontre le tout autre : Dieu. Jésus a dit : « quand tu veux prier, va dans ta pièce la plus retirée, verrouille ta porte et adresse ta prière à ton Père qui est là dans le lieu secret. Et ton Père, qui voit dans ce lieu secret, te le rendra » (Évangile selon Matthieu, chapitre 6, verset 6). Pour rencontrer Dieu, pas de besoin de se rendre dans un lieu de culte. Il est là, dans le silence. La prière, ce n’est pas faire de grandes paroles à la vue de tous. C’est rencontrer Dieu dans la solitude.
La solitude est une occasion pour s’ouvrir à l’Autre. C’est le lieu privilégié de rencontre entre la créature et le créateur. C’est le moment pour être transparent à Dieu, exprimer tout ce que l’on a sur le cœur, avec humilité et respect. Et là, son regard aimant viendra illuminer de son pardon l’image sombre que notre cœur nous renvoie. Oui, nous n’avons pas toujours été à la hauteur, mais Dieu désire nous aimer et nous faire du bien malgré tout. Dans sa compassion, il a prévu un moyen pour changer « notre cœur de pierre en cœur de chair » (selon une expression du prophète Ézéchiel, chapitre 36, verset 26). Ce moyen passe par la personne de Jésus-Christ qui est mort abandonné, en subissant la honte de tous nos manquements pour que le regard de Dieu soit à nouveau disposé favorablement à notre égard. C’est comme si l’image négative de notre cœur s’était imprimée sur Jésus et qu’il en subissait la honte, à notre place, pour que nous puissions être restauré dans notre dignité et rendu acceptable aux yeux de Dieu. Sa mort dans la honte a été suivie par sa résurrection dans l’honneur. Ainsi, en plaçant toute notre confiance en Jésus, et en nous engageant à vivre autrement, nous pouvons donc recevoir un cœur propre dans lequel Dieu vient habiter. Notre honte se change en honneur.
La solitude permet de faire la plus belle rencontre. Une rencontre pour la vie qui demeure au-delà.

Dans la solitude de nos vies, ouvrons-nous au tout-autre. Faisons de nos moments de solitude des moments de rencontre avec le tout-autre.

Peut-être que tout cela paraît curieux, difficile à croire. Je peux l’entendre.

Mais pourquoi ne pas essayer ?

 

Comment agir ?

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